La Quête de vision – Hanblecheya
Signifie Implorer une vision en Lakota
Présentation
C’est un des rites initiatiques sacrés hérité de nos ancêtres nord amérindiens, dont la pratique remonte à des milliers d’années.
La Quête de Vision consiste à se retirer, traditionnellement quatre jours et quatre nuits, dans la nature, pour jeûner et prier.
Le lieu de quête est un lieu retiré, choisi à l’avance pour sa tranquillité et peut être “un lieu de pouvoir”, qui de par son tellurisme possède déjà un caractère sacré.


Grâce à la purification
Donné par le jeûne qui accélère les processus de lâcher prise, la quête est un puissant moyen de se connecter aux Forces de la Nature, aux Esprits, à Dieu, à nous même, dans notre forme originelle.
Nous pouvons recevoir par la Grâce du Grand Esprit, une vision, une direction à suivre, une mission à accomplir.
Ce temps de retour à Soi
Nous permet de nous dépouiller du superflu et de revenir à notre nature essentielle et aux questions existentielles primordiales (jeûne de toute activité et silence). La nature nous offre un refuge protecteur ; ses habitants se montrent parfois et sont autant de signes qui jalônnent notre quête.
La quête d’une vision se fait traditionnellement à l’avènement d’un événement très important comme le passage de l’enfant à l’âge adulte, mais aussi par exemple avant un mariage, une entreprise de toute sorte à effectuer, un grand voyage, une guerre, une responsabilité à prendre, une direction importante à choisir pour sa vie, son clan, sa famille.
C’est aussi pour implorer une guérison pour un proche comme pour soi même.


Les bienfaits de la Quête
Entre 2011 et 2023, nous avons accueilli chaque été James Robideau, homme médecine Lakota pour guider la quête de vision organisée par l’association Marche Ta Parole à Elven dans le Morbihan. Chandini et Mahabala guident maintenant cette quête avec l’appui de l’équipe Marche ta Parole.
La quête est d’un grand bénéfice pour toute personne désirant donner du sens à sa vie, et sera particulièrement appréciée des personnes étant déjà dans un processus de développement personnel et spirituel.
Les bienfaits de la quête de vision sont innombrables : purification, détoxination, réalignement, ancrage, paix intérieure, nettoyage de pensées parasites et négatives, regain d’énergie, confiance en soi, force, détermination, tolérance, patience, écoute, inspiration, vision, clarté, compréhension.
Depuis la nuit des temps l’être humain recherche une « vision », une inspiration… les prophètes d’antan n’allaient-ils pas dans le désert, jeûner, chercher la connexion avec l’Esprit, seuls dans la Nature?…
Cet acte courageux
Est empreint d’humilité et requiert l’abandon et la foi dans le Grand Mystère, ce n’est qu’en prenant des risques que l’on provoque la Grâce, et qu’Elle se manifeste au cours de la quête, par des visions, des messages, des présences.
Aller en quête d’une vision est un acte sacré, mystique très puissant, ce qui demande au quêteur(se) une raison profonde, munie d’une volonté et d’un engagement sincère et total auprès du Grand Esprit, Wakan Tanka, Dieu, mais aussi envers soi même.
Aller en quête d’une vision est avant tout un sacrifice, un acte d’amour et un don de soi que l’on offre au Grand Esprit afin de capter son attention et qu’il entende nos prières, nous accorde sa miséricorde par une ou des visions pour notre vie, nos proches, pour l’humanité, pour les animaux et tous les êtres vivants.


Partir en quête d’une vision
C’est aussi revenir à soi-même, à un cycle de vie naturel, c’est se détacher du monde moderne et matériel pour retrouver le contact originel avec la douce nature et ses habitants visibles et invisibles.
C’est apprendre à faire le vide en soi pour savoir voir et écouter les signes que nous révèlent les forces de la nature et les intégrer comme puissants outils pour notre vie.
C’est simplement prier, mourir et puis renaître, se purifier et être plus fort spirituellement.
Nous nous retirons alors seul en pleine nature, dans une forêt ou bien sur une montagne avec comme seul bien matériel, des vêtements, une bâche de protection, et un sac de couchage.
On apporte aussi son sac et ses objets médecine soit un tambour, la Pipe sacrée ou Canunpa, des plumes, un coquillage, de la sauge…
Au fil de la quête
S’ouvre un espace magique … des formes, des visages se dessinent dans le mouvement des feuilles, des animaux, oiseaux peuvent venir nous visiter car nous sommes en phase avec leur lieu de vie…
Aussi des esprits se manifestent et on sent en nous comment le Créateur, Grand Esprit se sert de sa Création, Mère Nature pour nous délivrer des messages.
Nous voyons cela comme une expansion de conscience, qui nous amène à ressentir ce que les Amérindiens dénomment : Mitakuye Oyasin :nous sommes tous reliés / tous parents… On peut dénommer cela « l’écologie spirituelle » … nous changeons notre regard sur ce qui compose la nature : les êtres visibles, plantes, arbres, animaux, oiseaux, mêmes les insectes, mais aussi les présences invisibles que le jeûne sec nous donne de percevoir.

Déroulement de la Quête

1ère étape (4 jours)
Arrivée des quêteurs
Les quêteurs(se) arrivent sur le lieu de Kerléger à Elven afin de préparer le camp (remontage d’une nouvelle hutte, tipi, cuisine…) et de se préparer moralement et physiquement pour leur futur départ en quête.
Durant ces 4 premiers jours, les quêteurs (se) prendront le temps, dans un cadre au vert et au calme, de se ressourcer, d’échanger, de nouer des relations avec les autres quêteurs, ainsi que les membres de l’association. Ces moments privilégiés leur permettront de se recentrer sur leurs intentions qui les amènent à venir vivre leur quête de vision.
Ce sera également un temps pour se purifier chaque soir dans la sweatlodge « Inipi », afin de recevoir les enseignements et consignes des Aînés
Les membres de l’association, forts de leurs parcours respectifs dans diverses traditions seront aussi là pour apporter aide, écoute, soutien.
La purification dans la hutte de sudation est essentielle, car il convient de bien nettoyer à la fois le corps et l’esprit avant de se présenter à la Mère Nature et au Grand Esprit.
Une sortie sera également prévue dans la forêt afin que chaque quêteur(se) y trouve son lieu de Pouvoir.
2ème étape (4 jours)
Départ des quêteurs et installation
Au petit matin, départ dans un silence total des quêteurs(se) sur leur lieu de pouvoir, accompagnés de leurs « Helpers »* respectifs, et des Aînés qui sacraliseront le lieu de pouvoir de chaque quêteur (se).
Les quêteurs resteront sur place 4 jours et 4 nuits.


3ème étape :
Le retour des quêteurs(se) :
Aidés par leur Helpeurs, les quêteurs(se) reviennent au camp le matin du 5ème jour, toujours en silence. Le silence représente ce lien avec le sacré.
Tout le monde entre dans l’Inipi, de l’eau est servie aux quêteurs et le Noble Silence est rompu, ainsi chaque quêteurs(se) fera le récit de son expérience vécue durant ces 4 jours et 4 nuits dans la forêt.
Plus tard, un repas végétarien est offert aux quêteurs(se).
Aprés-midi et soirée : repos.
4ème étape :
Jour de cérémonie :
Durant la journée, nous préparons les cérémonies : cérémonie du Give Away (don*), cercle de parole, cérémonie de la pipe sacrée Canunpa, partages divers.
Au soir, cérémonie Inipi.
À la tombée de la nuit, cérémonie dans le tipi avec tour de chants autour du feu sacré.
Le lendemain midi, un repas festif sera servi.
C’est l’occasion d’inviter certaines personnes, musicien(e)s, artistes…
Au soir, fin des 10 jours de la cérémonie de la quête de vision.


L’importance du Helpeur
Chaque quêteur(se) doit au préalable avoir trouvé un « Helpeur », un veilleur.
La plupart du temps, les quêteurs(se) font appel à des amis(es) proches, ou des membres de leur famille pour les accompagner durant leur quête de vision.
Le rôle du Helper est d’entretenir durant ces 4 jours et 4 nuits un lien spirituel permanent avec le quêteur(se), afin de lui apporter son soutien et courage par la force de ses prières. Au camp il aide aux tâches journalières, il se purifie chaque soir dans l’Inipi et veille la nuit auprès du feu sacré pour l’entretenir. Le feu sera alimenté sans interruption durant les 4 jours et 4 nuits.
Les repas sont préparés chaque jour par un cuisinier ou une cuisinière, choisi(e) spécialement pour ses compétences et la qualité de son travail. Nous sommes particulièrement attentifs à la qualité vibratoire des aliments préparés, les pensées et les paroles positives sont déterminantes pour que la nourriture participe à l’élévation de notre conscience.
Le repas est préalablement offert à nos Déités, au Grand Père Feu. Il est alors imprégné de vibrations sacrées.
Pourquoi 4 jours et 4 nuits?
Le chiffre 4 est sacré dans la tradition lakota il représente selon la roue sacrée plusieurs aspects comme les 4 directions, les 4 vents, les 4 quartiers de la terre, les 4 éléments, et aussi les 4 vertus qui appliquées aux 4 jours d’une quête de vision pourraient être défini comme il suit :
Le 1er jour est attribué à l’humilité,
Le 2ème jour à la volonté,
Le 3ème jour à la sincérité,
Et le 4ème jour pour l’intégrité de ces 4 jours,
Aurélio Diaz Tekpankalli – homme médecine mexicain
La cérémonie du give-away
Une cérémonie du Give-away ou cérémonie du don aura lieu le samedi dans la matinée.
« Une des plus importantes cérémonies amérindiennes est la cérémonie du Give-away ou Potlatch.
(Emprunté au Chinook, langage d’Indiens de l’Ouest de l’Amérique du Nord, patshatl, potshatl «don, action de faire un don» ). Dans la vision spirituelle amérindienne, la vie est un don inconditionnel, et toute chose dans la vie est un cadeau. Notre esprit est une partie du Grand Esprit et il est offert comme un don venant manifester sur terre la force de vie créatrice. La cérémonie du Give-away permet de prendre conscience du cycle divin perpétuel de donner et recevoir.
Les Lakotas comprennent le sens du mot sacrifice dans sa définition originelle qui est : « rendre sacré ». Pour rendre tout acte ou cadeau sacré, une personne doit le faire avec le cœur joyeux et une attitude humble. Le sens du Give-away est le partage inconditionnel. L’idée de cette cérémonie est de nous débarrasser de nos possessions matérielles et des pensées qui y sont attachées. Ainsi plus l’objet à de valeur plus grande est la leçon. La cérémonie du Give-away n’est pas utilisée pour se débarrasser des objets que l’on utilise plus ou qui ont besoin d’être réparés. Certains cadeaux du Give-away sont conçus spécialement pour cette occasion. Si l’on ne peut pas lâcher prise dans l’acte de donner, il n’y a pas d’abandon véritable et l’aspect sacré d’un don inconditionnel (sans contrepartie) n’est plus là. En nous libérant du besoin de donner un objet chargé d’attachements ou de regrets, nous sommes capables de libérer notre esprit et lui permettre de s’élever au-delà des compréhensions limitées de notre ancien Moi.
« Matériellement, nos chefs traditionnels et guides étaient parmi « les plus pauvres » de nous, car ils plaçaient les besoins de leur peuple avant leur propre besoin » Chef Richard Grass (Oglala, Lakota)
Dans la tradition amérindienne, personne n’est jamais abandonné ou laissé comme orphelin, sans nourriture, ressource ou soutien. Lorsque quelqu’un partage tout ce qu’il possède pour permettre au Peuple d’exister, alors l’honneur et l’abondance retourneront à lui. La roue de la médecine peut tourner et faire que celui qui possédait beaucoup se retrouve dans le besoin le jour suivant. Et il n’y a aucune raison à vivre dans le luxe lorsque d’autres meurent de faim. Si on ne prend pas soin les uns des autres, Oyate (le Peuple) perd sa fierté. »
Sources : The Give-Away: An Indigenous Abundance Ceremony south western college and new earth institute
The Give Away Ceremony – A Lakota Tradition – night eagle wilderness adventures
https://lakotadakotanakotanation.org/pesla-the-give-away-what-money-cannot-buy/
Sit internet Fire Dance Robbie, Otter Woman Standing – Visionary of the Fire Dance
Quête de vision 2024